Trocadéro, c'est du passé. Toi et moi, c'est plus rien qu'un souvenir.
Janvier. Le train défile, et la vue de ces chaises vertes, et vides, déclenche en moi un truc. Je nous imagine assis là comme des cons, le regard vide. Mais quelque chose a changé. C'est comme un signe - ces signes que tu détestais. Une chaise orange, là, en plein milieu. Comme un point de repère. J'ai l'impression que Trocadéro nous envoie un message, comme pour nous dire que toutes ces gens ont beau passer, et s'en foutre, on a pas le droit de l'oublier, elle et ses chaises vertes.
Nos souvenirs s'envolent, petits à petits, mais les lieux restent là. Nos sentiments sont gravés dans les murs, nos mots sont portés par le courant d'air. Ces chaises ont chacune été témoin de nos gestes. Il y a maintenant un intrus parmi elle, qui attend à son tour qu'on l'imprègne de nos sens, pour devenir partie intégrale de nos souvenirs. Un rappel.
Parce qu'il reste toujours que toi, et moi. Malgré tout - la distance, le temps - ce sera toujours que toi, et moi, et les chaises vertes de Trocadéro, qui nous crient à la gueule que tout ça voudra toujours dire quelque chose.