Des couloirs vides, il y en a partout. Particulièrement dans un lycée en pleine heure de cours. Mais moi, je vais vous raconter l'histoire d'un couloir vide dans un lycée en pleine heure de cours, et pas n'importe laquelle. Elle est spéciale. Dans ce couloir, deux personnes, assises adossées contre un mur. Côte à côte. Dont une sifflote. Faux.
Il est six heures quarante. Je marche le long de la Seine, dans le silence qui berce les quais. Là-bas, il y a des arbres. Et puis aussi, le soleil orange qui pointe à leur cime. Devant, la fontaine qui vient de se mettre à couler. J'entends le bruit des flots, et j'ai l'impression d'être loin de tout ça. Il est six heures cinquante. J'ai trente minutes d'avance. Mais chez moi, il n'y a rien qui m'attend. Rien ne m'a jamais retenue, alors je pars. C'est le début d'une nouvelle journée, et la musique en moi vient de retentir à nouveau pour ne plus s'éteindre pour quinze longues heures.
Et l'autre joue avec son porte-clés. Maladroitement.
C'est un jour comme un autre. En apparence. Car je suis là derrière le rideau. Et dans quelques instants, je rentrerai en scène. J'essaie d'être calme, mais j'ai l'impression que mon cœur bat à la vitesse de la lumière. Et tellement fort que tout le monde pourrait l'entendre. Il se cale peu à peu au rythme des applaudissements réguliers, et je respire un bon coup. Je ne vois d'abord rien d'autre que la lumière des projecteurs, elle m'aveugle, et je suis désorienté. Puis à droite, parce que je savais qu'elle serait à droite, je la vois. Elle me fait un signe. Salut, encouragement, qu'en sais-je encore. Ce qui m'importe, c'est que dans sa main, il y a mon porte-clés. Et j'ai le pressentiment qu'elle ne le lâchera pas de toute la soirée. Le bonheur m'attend.
Ces deux personnes se touchent presque, et pourtant, elles sont séparées par un mur tellement épais qu'on ne le voit plus. Elles ont tout en commun. Leur passé, leur présent, leur futur. Et pourtant, tout les sépare.
Et le couloir reste vide, jusqu'à ce que la sonnerie retentisse.
Il est six heures quarante. Je marche le long de la Seine, dans le silence qui berce les quais. Là-bas, il y a des arbres. Et puis aussi, le soleil orange qui pointe à leur cime. Devant, la fontaine qui vient de se mettre à couler. J'entends le bruit des flots, et j'ai l'impression d'être loin de tout ça. Il est six heures cinquante. J'ai trente minutes d'avance. Mais chez moi, il n'y a rien qui m'attend. Rien ne m'a jamais retenue, alors je pars. C'est le début d'une nouvelle journée, et la musique en moi vient de retentir à nouveau pour ne plus s'éteindre pour quinze longues heures.
Et l'autre joue avec son porte-clés. Maladroitement.
C'est un jour comme un autre. En apparence. Car je suis là derrière le rideau. Et dans quelques instants, je rentrerai en scène. J'essaie d'être calme, mais j'ai l'impression que mon cœur bat à la vitesse de la lumière. Et tellement fort que tout le monde pourrait l'entendre. Il se cale peu à peu au rythme des applaudissements réguliers, et je respire un bon coup. Je ne vois d'abord rien d'autre que la lumière des projecteurs, elle m'aveugle, et je suis désorienté. Puis à droite, parce que je savais qu'elle serait à droite, je la vois. Elle me fait un signe. Salut, encouragement, qu'en sais-je encore. Ce qui m'importe, c'est que dans sa main, il y a mon porte-clés. Et j'ai le pressentiment qu'elle ne le lâchera pas de toute la soirée. Le bonheur m'attend.
Ces deux personnes se touchent presque, et pourtant, elles sont séparées par un mur tellement épais qu'on ne le voit plus. Elles ont tout en commun. Leur passé, leur présent, leur futur. Et pourtant, tout les sépare.
Et le couloir reste vide, jusqu'à ce que la sonnerie retentisse.
...Il suffit de ne pas les laisser s'échapper.